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L’hermine, un rongeur au pelage changeant symbole de la Bretagne

Soyez incollable sur l’hermine, ce rongeur au pelage magique représentant la Bretagne sur son drapeau !

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©Lurii Buriak/iStock

Découvrez toutes les spécificités de l’hermine, ce rongeur au pelage changeant mis à l’honneur sur les armoiries royales et le drapeau de la Bretagne !

L’hermine (mustela erminea), aussi appelée rat ou souris d’Arménie, est un mammifère appartenant à la famille des mustélidés. Le terme hermine viendrait ainsi du latin armenius (arménien), faisant référence au pays éponyme où les hermines étaient très courantes. Mais l’hermine, c’est aussi le symbole de la Bretagne par excellence, stylisée en 11 exemplaires (une par saint breton) sur le drapeau noir et blanc (le fameux gwenn ha du). Le pelage bicolore de l’animal (blanc en hiver, plus sombre en été*) devant y être pour beaucoup, ainsi que son caractère qu’on dit noble et fier.

*Dans la science héraldique, une hermine désigne une moucheture noire sur fond blanc, comme la fourrure de l’animal.

L’hermine, un animal au pelage magique

Lorsque les températures sont inférieures à -1°C, le pelage de l’hermine devient totalement blanc. Cette incroyable transformation s’opère aussi lors de sa mue d’automne. Ainsi, à l’images d’autres animaux sauvages qui deviennent blancs en hiver, l’hermine change de couleur de pelage plusieurs fois par an. Seule la queue du mustélidé reste bien noire.

Au printemps, avant la saison des amours, le pelage de l’hermine reprend une couleur brune, à l’exception du ventre qui reste blanc. Ces mues annuelles permettraient à l’hermine de se camoufler dans son environnement pour échapper à ses prédateurs (ou chasser plus efficacement). Ainsi, seules les hermines vivant dans des régions froides où les paysages se parent de neige en hiver, changent leur fourrure du brun au blanc.

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©Milan Krasula/iStock

Localisation

Les hermines sont visibles dans tout l’hémisphère nord (du tropique du Cancer au cercle polaire arctique), aussi bien en Europe qu’en Asie ou encore aux États-Unis. Le bocage, les prairies et les zones agricoles sont les secteurs de prédilection de l’animal, bien qu’on puisse parfois l’observer en altitude, proche des chalets d’alpage (en hiver).

En France, l’hermine est particulièrement présente dans les secteurs agricoles du massif des Ardennes,  en Auvergne ou dans le Larzac.

Morphologie

Physiquement proche de la belette d’Europe, l’hermine est un rongeur de taille moyenne à grande, mesurant entre 21 et 37 centimètres à l’âge adulte, bien que ces dimensions puissent varier.

Le corps de l’hermine est longiligne, présentant une tête au museau pointu paré de longues vibrisses, des oreilles rondes et une queue touffue. Les pattes de l’animal sont courtes et souples, une morphologie lui permettant de se glisser partout.

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©Vershinin-M/iStock

Un rongeur solitaire qui consacre la moitié de sa journée à chasser

L’hermine est un rongeur carnivore à la fois diurne et nocturne. Ainsi, en été, l’animal est plus actif la journée, quand en hiver, l’hermine sort la nuit de sa tanière. Les hermines sont des animaux solitaires qui vivent seuls dans des terriers qu’ils investissent après avoir tué les rongeurs y ayant élu domicile, et ne tolèrent pas d’individus de même sexe sur leur territoire.

L’hermine consacrerait la moitié de sa journée à chasser (plus de 4 heures par jour). Pour bénéficier d’une vue suffisante, le rat d’Arménie se dresse souvent sur ses pattes arrière, à la manière d’une véritable vigie !

Que mange une hermine ?

Les hermines se nourrissent de petits rongeurs (des campagnols, des souris et des hamsters sauvages, notamment), d’oiseaux, de batraciens ou d’insectes. Elles peuvent également se délecter de quelques rats et musaraignes, et de certaines espèces de lapins.

Une technique de chasse étonnante

Les hermines peuvent facilement grimper aux arbres pour accéder aux nids des oiseaux qu’elles convoitent, véritables pilleuses de nichoirs !

On dit parfois que l’hermine hypnotise ses proies en se livrant à une véritable danse de guerrière. Cela dit, plusieurs biologistes penchent plutôt en faveur d’un trouble comportemental lié à l’affection de Skrjabingylus. Pour immobiliser ses proies de taille moyenne, l’animal les mord à l’arrière du cou à l’aide des ses canines, puis les stocke dans son terrier pour les consommer par la suite.

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©iStock

Qui est le prédateur de l’hermine ?

Selon son aire de répartition, l’hermine compte de nombreux prédateurs naturels. Notamment les grands oiseaux de type rapaces comme la buse, l’aigle ou la chouette, ainsi que le renard, le chat sauvage ou même le chat domestique.

Une fois encore, l’homme peut représenter un prédateur pour l’hermine, qui pâtit de la destruction de son habitat naturel, et notamment de l’urbanisation.

Un rongeur chassé pour sa fourrure

La douce fourrure de l’hermine a longtemps été très prisée par l’industrie de la mode pour la confection de manteaux et étoffes. Aujourd’hui, c’est le pelage de certaines races de lapins comme l’angora qui a remplacé la fourrure de l’hermine, une matière première moins chère et plus facile à trouver. Un mal pour un mal…

En Europe centrale et occidentale, la chasse à l’hermine se pratiquait couramment jusque dans les années 1930. En Finlande, environ 30 000 fourrures d’hermines auraient été vendues au cours de cette décennie…

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©Gareth Nixon/iStock

Pourquoi l’hermine est-elle le symbole de la Bretagne ?

Le duc Pierre de Dreux épouse, en 1202, la duchesse Alix de Bretagne. Celui-ci ajoute alors au blason de sa famille un fragment de moucheture d’hermine. C’est ainsi que l’animal entre dans la légende bretonne. Plus tard, le drapeau breton se pare de onze hermines, en plus des neuf bandes noires et blanches matérialisant les 9 duchés de Bretagne.

Pour la petite histoire, la légende raconte que la duchesse Anne de Bretagne vit, lors d’une chasse à courre, une hermine pourchassée par des chiens, préférant mourir plutôt que salir son pelage blanc en traversant un étang boueux. La fierté légendaire de l’animal donna naissance à la devise de la région : « Plutôt la mort que la souillure » ! La réputation des bretons était faite…

drapeau breton Bretagne hermines
©Nobtis/iStock

Les différentes sous-espèces d’hermines

Si comme ses cousines la belette, la fouine et la martre, ou ses acolytes le putois et le blaireau, l’hermine est une espèce de rongeur à part entière, elle compte aussi plusieurs sous-espèces selon sa localisation. Notamment :

  • L’hyberna (M. e. erminea) en Scandinavie
  • La M. e. aestiva en Russie et en Europe
  • La M. e. alascensis en Alaska
  • La kadiacensis (M. e. arctica) en arctique
  • La whiteheadi (M. e. ferghanae) en Asie
  • L’imperii (M. e. richardsonii) au Canada
  • La M. e. anguinae à Vancouver
  • La M. e. stabilis en Grande-Bretagne et en Nouvelle-Zélande, etc.
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©Anna Richard/iStock

Statut actuel de l’espèce

L’IUCN classe l’hermine comme espèce à préoccupation mineure en raison de sa grande aire de répartition. Cela dit, le rongeur reste menacé sur le long terme par la destruction de son habitat du fait des activités humaines, ainsi que par la chasse.

La sous-espèce d’hermine M. e. ferghanae est quant à elle considérée comme rare, figurant dans la Convention sur le commerce des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Certaines sous-populations d’hermines peuvent en effet être confrontées à des pressions locales, parmi elles :

  • Variations régionales : dans certaines régions, les populations d’hermines peuvent être affectées par des facteurs locaux tels que la perte d’habitat, les changements climatiques, la compétition avec d’autres espèces ou la chasse.
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©Lurii Buriak/iStock
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Margaux B, experte mammifères

Rédigé par Margaux B, experte mammifères

Bretonne d'origine, alpine d'adoption, végétarienne, je suis particulièrement sensible à la nature et aux animaux (notamment les chevaux, les animaux marins et les oiseaux), partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect, invitant à leur protection.