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Qu’est-ce que l’antispĂ©cisme ?

Les animaux, quelle que soit leur espèce, ne valent pas moins que les humains : tel est le premier principe de l’antispĂ©cisme

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©Virender Singh/iStock

Les animaux, quelle que soit leur espèce, ne valent pas moins que les humains (qui sont, nous avons souvent tendance Ă  l’oublier, eux aussi des animaux…). Tel est le premier principe de l’antispĂ©cisme, ce courant de pensĂ©e moral et philosophique.

La notion d’antispĂ©cisme se dĂ©veloppe dans les annĂ©es 1970, emmenĂ©e par des philosophes, psychologues et chercheurs anglo-saxons (entre autres le britannique Richard D. Ryder et l’australien Peter Singer) dĂ©fendant un renouveau de l’animalisme. Ceux-ci considèrent que l’espèce d’un animal ne doit pas dĂ©finir la manière dont on doit le traiter. Ce courant s’oppose ainsi Ă  la pensĂ©e spĂ©ciste.

L’antispĂ©cisme, un courant de pensĂ©e moral s’opposant au spĂ©cisme

Le concept d’antispĂ©cisme se baserait sur le modèle du sexisme et du racisme, s’opposant ainsi au spĂ©cisme qui place l’espèce humaine au-dessus de toutes les autres. Selon ce dernier courant de pensĂ©e, les animaux domestiques (chat, chien, cheval, cochon d’Inde, etc.) sont dignes d’une considĂ©ration diffĂ©rente des autres animaux, et plus particulièrement le « bĂ©tail », la « volaille » et autres espèces animales prisĂ©es pour leur chair, leur lait ou leurs oeufs (vache, lapin, cochon, mouton, poule et autres animaux d’Ă©levage, ainsi que les animaux sauvages).

Quelle est l’origine de l’antispĂ©cisme ?

C’est en 1970 que le terme spĂ©cisme apparaĂ®t dans un tract militant contre l’exploitation des animaux de laboratoire. L’annĂ©e suivante, Richard Ryder et son Ă©quipe d’universitaires publient Animals, Men and Morals, ouvrage fondateur de la pensĂ©e antispĂ©ciste.

Le chercheur Peter Singer reprend le terme quelques annĂ©es plus tard, dĂ©signant une forme de discrimination envers les espèces animales. Le scientifique Ă©tablit alors un parallèle avec le racisme, le sexisme, et toute autre forme de domination d’un groupe sur un autre.

Pourquoi un chat vaudrait-il mieux qu’un cochon ? Un chien qu’un sanglier ou un cheval qu’une vache ?

Selon la pensĂ©e antispĂ©ciste, les « spĂ©cistes » justifient l’exploitation animale d’une façon qu’ils jugeraient inacceptable s’il s’agissait d’humains ou d’animaux de compagnie. Pour les antispĂ©cistes, un mouvement de libĂ©ration animale est alors nĂ©cessaire pour y remĂ©dier. Dans son livre La LibĂ©ration Animale, Peter Singer s’insurge :

Il n’y a aucune raison (hormis le dĂ©sir Ă©goĂŻste de prĂ©server ses privilèges) de refuser d’Ă©tendre le principe fondamental d’Ă©galitĂ© aux membres des autres espèces.

D’ailleurs, la vache n’est-elle pas sacrĂ©e en Inde, le chat et le chien, considĂ©rĂ©s comme des mets de choix en Chine ? Le spĂ©cisme diffère mĂŞme selon l’identitĂ© culturelle !

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©Virender Singh/iStock

Tous les êtres sont dotés de sensibilité, quelle que soit leur espèce

L’antispĂ©cisme soutient que tous les ĂŞtres sont dotĂ©s de sensibilitĂ©, qu’ils soient humains ou non, ceux-ci devant donc ĂŞtre traitĂ©s avec respect et bĂ©nĂ©ficier d’une considĂ©ration quasiment Ă©gale. Si cette façon de pensĂ©e en est encore Ă  son stade foetal, de plus en plus de personnes font le choix de se tourner vers une alimentation vĂ©gĂ©talienne ou d’adopter un mode de vie vegan pour en finir avec la souffrance animale. Une manière aussi de refuser de favoriser certaines espèces au dĂ©triment d’autres.

Les fondements de l’antispĂ©cisme reposent ainsi sur l’Ă©galitĂ© morale entre les ĂŞtres sensibles. Tous les ĂŞtres ressentant la douleur, la peur et le plaisir ont des intĂ©rĂŞts moraux mĂ©ritant le respect. Les antispĂ©cistes rejettent ainsi l’idĂ©e selon laquelle les humains ont un statut moral supĂ©rieur aux animaux, et soutiennent que leurs intĂ©rĂŞts doivent ĂŞtre considĂ©rĂ©s de la mĂŞme manière que ceux des humains.

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©Mirecca/iStock

Antispécisme et droits des animaux

Au sein du courant antispĂ©ciste, plusieurs approches militantes se font Ă©cho, pouvant parfois s’opposer. Ainsi, les « rĂ©formistes » militent pour des conditions d’Ă©levage, de transport et d’abattage moins traumatisantes, quand les « abolitionnistes » s’y opposent fermement, considĂ©rant que de telles mesures lĂ©gitimeraient alors l’exploitation des animaux.

Les associations L214, LibĂ©ration Animale ou 269 Life France reprĂ©sentent le courant antispĂ©ciste Ă  tendance abolitionniste. Ces organismes animalistes militent via des actions coup-de-poing visant Ă  provoquer l’empathie du grand public et dĂ©mocratiser la cause animale. Notamment par la diffusion de vidĂ©os choc, le blocage des abattoirs, l’occupation de sièges sociaux et autres manifestations.

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©Antonio_Diaz/iStock

Ces espèces animales plus couramment touchées par le spécisme

Le spĂ©cisme, cette forme de discrimination animale, se manifeste par le traitement prĂ©fĂ©rentiel de certaines espèces, tandis que d’autres sont exploitĂ©es ou nĂ©gligĂ©es. Parmi elles :

  • Bovins, ovins et autres animaux d’Ă©levage : vaches, poulets, porcs, moutons, poissons, etc.
  • Animaux de laboratoire : souris, rats, singes, lapins, etc.
  • Animaux sauvages en captivitĂ© dĂ©tenus dans des zoos, des parcs animaliers, des cirques et autres Ă©tablissements ouverts au public.
  • Espèces mal-aimĂ©es du fait de la culture populaire : araignĂ©es, requins, hyènes, serpents etc.
  • Animaux destinĂ©s au commerce de textiles : visons, renards, etc.
  • Animaux de « divertissement » : Ă©lĂ©phants, lions, dauphins, chevaux, etc.
Eunectes murinus vue de près serpent reptile
©Mark Kostich/iStock
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Margaux B, experte mammifères

Rédigé par Margaux B, experte mammifères

Bretonne d'origine, alpine d'adoption, végétarienne, je suis particulièrement sensible à la nature et aux animaux (notamment les chevaux, les animaux marins et les oiseaux), partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect, invitant à leur protection.