Le suicide chez les animaux existe-t-il ? Nos compagnons à quatre pattes peuvent-ils se laisser mourir de tristesse ?
Que ce soit des baleines qui s’échouent volontairement, des chiens qui se noient, ou encore des vaches qui se jettent du haut des falaises, tout le monde a entendu parler de ces étranges cas d’animaux suicidaires. Mais peut-on réellement parler de suicide chez les animaux ? Ont-ils vraiment conscience de leur existence ? Voici quelques éléments de réponse.
Les animaux et la conscience
Pour pouvoir être en mesure de prendre la décision de mettre un terme à sa vie, il faut avoir conscience de sa propre existence. On sait que des animaux comme les dauphins, les éléphants ou encore les singes, sont capables de reconnaître leur reflet dans un miroir. Mais leur potentiel cognitif est-il développé au point de les faire se projeter dans le futur et leur faire comprendre qu’ils peuvent se donner la mort ?
La plupart du temps, leurs comportements sont tout simplement mal interprétés. Lorsque les animaux s’ennuient, éprouvent une forte anxiété ou dépriment, ils peuvent s’auto-mutiler. Par exemple, certains vont s’arracher les poils tandis que d’autres vont carrément se mordre. Cela ne peut en aucun cas être considéré comme une forme de suicide.
Les animaux ressentent-ils la tristesse ? Peuvent-ils être sujets à la dépression à l’instar des humains ?
Les animaux, y compris les mammifères, peuvent exprimer des émotions et des comportements qui s’apparentent à des états émotionnels humains comme la tristesse. Cependant, les animaux ne les expriment pas toujours de la même manière que les humains.
Certaines observations suggèrent que les animaux les plus sociaux comme les primates, les éléphants, les dauphins ou encore certains oiseaux, peuvent montrer des signes de détresse émotionnelle dans des circonstances particulières. Ainsi, la perte d’un compagnon, la séparation, des changements dans l’environnement ou des conditions de captivité peuvent avoir un impact sur le bien-être émotionnel des animaux.
Quant à la dépression, certains comportements anormaux comme la léthargie, le manque d’appétit, l’isolement social et des changements nocturnes, peuvent être interprétés comme des signes de détresse chez les animaux.
Des études scientifiques ont d’ailleurs pu montrer que les animaux peuvent présenter des changements dans la production de certaines substances chimiques du cerveau (notamment les neurotransmetteurs) en réponse au stress, ce qui suggère une composante biologique à leurs états émotionnels.
Suicide chez les animaux : des témoignages troublants
De nombreuses histoires sont venues alimenter ce débat qui divise la communauté des chercheurs sur la capacité ou non des animaux à se suicider. Dès 1845, la presse rapporte qu’un chien aurait volontairement essayé de se noyer.
Puis, au fil du temps, d’autres faits sont apparus : des chiens qui se laissent mourir de faim après le décès de leur maître, des cerfs qui se jettent d’une falaise pour échapper aux chasseurs. Mais il y a aussi des canards qui se noient de leur plein gré après la disparition de leur moitié, des baleines qui s’échouent par centaines.
Notons également des hamsters qui sautent des balcons, des rats-taupes nus malades qui quittent leur colonie pour aller finir leurs jours ailleurs afin d’éviter une contagion massive…
Que peut-on en conclure ?
Les scientifiques n’ont pas encore réussi à trancher sur le sujet. Mais il semble peu probable que les animaux puissent être en mesure de se donner la mort uniquement parce qu’ils sont tristes. D’autres facteurs devraient entrer en compte dans ce choix.
Par exemple le bien de la communauté ou une infection appelant au suicide. En effet, il existe un parasite, le toxoplasma gondii, qui s’introduit dans le cerveau des rongeurs. Cela a pour conséquence de les pousser vers les chats, leurs prédateurs de toujours, comme de véritables aimants. Peut-on ici parler de suicide ? Rien n’est moins sûr.
Nombreuses sont les hypothèses. Ce qui est certain, c’est que nous avons encore beaucoup à apprendre des animaux !