Alors que nous traversons une crise Ă©cologique sans prĂ©cĂ©dent menaçant des milliers d’espèces animales, la pratique de la chasse subsiste. Pourquoi cette pratique est-elle toujours autorisĂ©e aujourd’hui ?
La chasse, un hĂ©ritage embarrassant qui continue de croĂ®tre : environ 20 000 nouveaux chasseurs français seraient recensĂ©s chaque annĂ©e. Pourtant, ce « sport » cruel menace autant les animaux que les hommes, mystĂ©rieusement protĂ©gĂ© par un lobby fanatique et un gouvernement effrayĂ©. La chasse est une problĂ©matique qui semble difficile Ă rĂ©soudre aujourd’hui…
Tuer pour le plaisir
Le premier enjeu de la chasse est bien sĂ»r Ă©thique. Les chasseurs ne sont pas motivĂ©s par la recherche de nourriture, mais par le cĂ´tĂ© sociable et le rapport (Ă©trange) Ă la nature. Pourrait-on presque parler d’esprit de compĂ©tition ou d’ego ? Le bilan de cette pratique est pourtant lourd de consĂ©quences : chaque annĂ©e, on compte environ 40 millions d’animaux tuĂ©s et 5 millions blessĂ©s.
Nos animaux de compagnie persécutés
Si le gouvernement français autorise de chasser près de 91 espèces sauvages, nos animaux domestiques ne sont pas Ă l’abri. Les chasseurs utilisent des pièges Ă appâts dangereux pour tout type d’animal, ceux-ci ayant souvent recours Ă de la viande pouvant tout Ă fait attirer un chat ou un chien. Ainsi piĂ©gĂ©s par un leurre qui ne leur Ă©tait pas destinĂ©, nos animaux de compagnie risquent dans le meilleur des cas, la blessure, dans le pire, la mutilation ou la mort.
Nous sommes tous en danger
En plus de celles de nos animaux de compagnie, ce sont nos vies que les chasseurs mettent en danger, les accidents de chasse n’Ă©tant pas des cas isolĂ©s. On compterait environ 170 accidents de chasse par an, dont 20 morts.
Un bilan non négligeable dû notamment à la violence des armes utilisées. Les chasseurs manipulent fusils et carabines, redoutables jusqu’à 1,5 kilomètre pour les premiers, 3 kilomètres pour les seconds. Résultat des courses : nombreux sont les marcheurs qui se privent des plaisirs de la nature par peur de ces balles perdues.
De la cruauté gratuite
La chasse, c’est aussi des pratiques barbares. Les animaux sauvages ne sont pas considérés, contrairement aux animaux domestiques, comme des « êtres vivants dotés de sensibilité ». On a alors impunément le droit de les faire souffrir.
Bien que plusieurs affreuses pratiques aient été finalement interdites, d’autres subsistent comme l’étranglement, l’écrasement, ou encore l’épuisement. Les animaux peuvent être soumis à une longue détresse ou une lente agonie.
Certains chasseurs organisent même des chasses en enclos, avec des animaux piégés qui n’ont aucune chance de survivre. La chasse à courre quant à elle, « sport » originaire de Grande-Bretagne et interdit dans tout le pays, est pourtant toujours en vigueur en France.
Des chasseurs complètement libres
MalgrĂ© toutes ces pratiques, les chasseurs jouissent de beaucoup de libertĂ©s, parfois dangereuses. Par exemple, ils ont le droit de chasser sous l’influence de l’alcool. Il n’existe en effet aucune loi interdisant l’alcool avant ou pendant cet exercice – ni aucun contrĂ´le. C’est Ă©galement le cas de leurs armes et de leur Ă©tat de santĂ©. Les accidents de chasse prennent tout de suite plus de sens…
Des lois trop permissives
Les chasseurs bĂ©nĂ©ficient de beaucoup de lois de leur cĂ´tĂ©. Ils sont par exemple libres de chasser sur pratiquement tous les terrains, y compris les parcs rĂ©gionaux, la majoritĂ© des rĂ©serves naturelles, mais aussi dans votre jardin ! Le prĂ©texte d’y rĂ©cupĂ©rer un animal mortellement touchĂ© est courant. Durant la saison de la chasse, il est possible de chasser tous les jours de la semaine, Ă toutes les heures.
Une pratique protégée par la politique
Bien que la sensibilité à la cause animale grimpe et que les chasseurs ne représentent que 1,5% de la population française, la chasse continue de dicter ses propres lois. Le lobby de la chasse est en effet très puissant, faisant pression sur les politiques, qui se soumettent à cette pression en leur accordant une voix et de nombreux privilèges.
Malgré tout, il reste de l’espoir : la Cour européenne s’est récemment prononcée contre la chasse à la glu en France.
Pourquoi la chasse ne régule pas les espèces
La question de savoir si la chasse régule efficacement les populations animales est complexe et dépend de plusieurs facteurs, notamment la gestion de la chasse, les pratiques de conservation, et les spécificités des populations concernées.
Voici quelques points à considérer, qui prouvent que la chasse ne régule pas les espèces animales, contrairement à ce que les chasseurs veulent bien nous laisser penser :
- Conservation et habitat : la chasse seule ne peut pas rĂ©soudre les problèmes de conservation. La prĂ©servation des habitats naturels, la gestion des Ă©cosystèmes et d’autres pratiques de conservation sont tout aussi cruciales pour maintenir des populations saines et Ă©quilibrĂ©es.
- DĂ©sĂ©quilibre des prĂ©dateurs : l’Ă©limination excessive de prĂ©dateurs peut entraĂ®ner un dĂ©sĂ©quilibre dans les chaĂ®nes alimentaires, affectant la rĂ©gulation des populations de proies et ayant des rĂ©percussions sur les diffĂ©rents Ă©cosystèmes.
- Modification des dynamiques de reproduction : la chasse sĂ©lective d’individus adultes, en particulier dans le cas des trophĂ©es de chasse, peut influencer les dynamiques de reproduction des populations, affectant leur structure d’âge et leur capacitĂ© Ă se rĂ©gĂ©nĂ©rer.
- Chasse illĂ©gale et non rĂ©glementĂ©e : quand elle est pratiquĂ©e de manière illĂ©gale ou non rĂ©glementĂ©e, la chasse peut entraĂ®ner le dĂ©clin rapide des populations, la perturbation des Ă©cosystèmes et la menace d’extinction pour certaines espèces.
- Changement climatique : influence les populations animales de manière significative, modifiant la disponibilitĂ© des ressources alimentaires, les schĂ©mas de migration, et d’autres aspects de la biologie des espèces.
- Altération des comportements : la pression induite par la chasse peut modifier les comportements naturels des animaux, les rendant plus craintifs, moins actifs ou modifiant leurs schémas de migration. Ces changements de comportement peuvent influencer les interactions entre espèces et les cycles écologiques.
- Introduction d’espèces exotiques : espèces envahissantes introduites pour la chasse sportive, perturbant les Ă©cosystèmes indigènes et menaçant la biodiversitĂ© locale.