Le rouge-gorge est loin d’être farouche. Appréciant particulièrement la compagnie des jardiniers lui permettant de se délecter des vers de terre sans se fatiguer outre mesure, le passereau coloré est un oiseau pour le moins attachant. Connaissez-vous tout de lui ?
Le rouge-gorge, un oiseau haut en couleur
Le rouge-gorge fait partie de la famille des oiseaux passeriformes, les fameux passereaux. Son nom populaire vient de la couleur rouge orangée du plumage de son poitrail. À ne pas confondre avec le pinson des arbres, le bouvreuil pivoine et la linotte mélodieuse, des oiseaux qui comportent eux aussi un plumage de couleur rouge au niveau du poitrail.
Le rouge-gorge familier, un passereau commun des jardins européens
Qu’il soit mâle ou femelle, le rouge-gorge familier possède une couronne, un bec fin et acéré, des ailes et une queue de couleur brun clair, un ventre au plumage blanc et un poitrail rouge orangé, d’où son appellation. Le jeune rouge-gorge ne possède toutefois pas de tache rouge au poitrail, présentant à la place un plumage brun semblable au jeune rossignol philomène.
Légèrement plus petit qu’un moineau, la taille du rouge-gorge oscille entre 12 et 15 centimètres, pour un poids d’une vingtaine de grammes. Rondelet et haut sur pattes, le petit passereau à l’oeil noir et vif peut vivre une quinzaine d’années.
Les différentes espèces de rouge-gorge
On recense actuellement une vingtaine d’espèces de rouges-gorges. Parmi eux :
- Rouge-gorge familier (erithacus rubecula) – le plus commun en Europe
- Rouge-gorge d’Alexander (sheppardia poensis)
- Rouge-gorge de bocage
- Rouge-gorge équatorial
- Pogonocichla stellata ou rouge-gorge étoilé
- Stiphrornis erythrothorax ou rouge-gorge de forêt
- Sheppardia lowei ou rouge-gorge de l’Iringa
- Rouge-gorge de Gabela
- Rouge-gorge de Gunning
- Erithacus akahige ou rouge-gorge du Japon
- Sheppardia cyornithopsis ou rouge-gorge merle
- Rouge-gorge de Sharpe
- Rouge-gorge des Usambara ou du Montana
- Rouge-gorge de Swynnerton.
Aire de répartition du rouge-gorge et migration
Selon son espèce, l’aire de répartition du rouge-gorge varie. Le rouge-gorge familier, celui qui fréquente nos jardins à la fin de l’automne, est visible en Europe, en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique du Nord. Le rouge-gorge étoilé, quant à lui, se retrouve uniquement dans l’est et le sud de l’Afrique.
Quelle que soit son espèce, le rouge-gorge compte parmi les oiseaux migrateurs partiels. Le passereau peut en effet migrer jusqu’en Afrique du nord de septembre à avril. En France, le rouge-gorge familier préfère la sédentarité, bien que sa population augmente en hiver du fait de l’afflux de rouges-gorges migrant depuis le nord de l’Europe.
Le rouge-gorge, un passereau omnivore ami des jardiniers
L’alimentation principale du rouge-gorge consiste en un savant mélange de vers de terre (ou de farine), de baies, d’araignées et de coléoptères. Certaines espèces de rouges-gorges se délectent aussi d’escargots et autres invertébrés, capturés en rase campagne ou dans les sous-bois. Omnivore, le rouge-gorge peut aussi se nourrir de petits fruits, glanés sur les arbres aux floraisons printanières ou automnales.
Si le passereau est si peu farouche, c’est que la bêche du jardinier lui promet des mets de choix ! En cas d’hiver rude, le rouge-gorge se rapprochera davantage de l’homme en raison de son métabolisme plus fragile à la saison froide. Le petit passereau est en effet très vulnérable au manque de nourriture provoqué par les chutes de températures.
Pour les aider à affronter la rigueur de l’hiver, vous pouvez apporter un complément de nourriture aux rouges-gorges visitant votre jardin en installant une mangeoire. En plus des vers de farine, le rouge-gorge appréciera tout particulièrement les graines de tournesol, les noix et les amandes.
Un passereau au caractère solitaire
Contrairement à de nombreux oiseaux, le rouge-gorge apprécie la solitude, notamment en hiver et à l’automne, saisons durant lesquelles les mâles et femelles se tiennent à bonne distance sur leurs territoires respectifs. Les passereaux comptent d’ailleurs parmi les oiseaux continuant à chanter l’hiver, de jour comme de nuit.
Comment reconnaître le chant du rouge-gorge ?
Le chant du rouge-gorge est très reconnaissable dans la nature, consistant en un mélodieux gazouillis aux airs cristallins. Un chant sifflé qui égaye les campagnes et sous-bois toute l’année hormis l’été. Extrêmement varié, le chant du passereau rouge-orangé présente des notes à la tonalité élevée, à la fois sifflées et roulées, indiquant que l’oiseau défend son territoire.
Lorsqu’il se trouve face à un danger, le rouge-gorge émet un cri métallique typique, rapide et répété.
Où le rouge-gorge fait-il son nid ?
Si le rouge-gorge bénéficie d’une bonne alimentation, l’accouplement et la nidification peuvent se faire dès le mois de décembre.
Le rouge-gorge fait son nid dans les trous d’arbres et de murs, mais aussi dans les haies des jardins arborés ou parmi les plantes grimpantes, à proximité d’arbustes. Le nid du rouge-gorge est construit de façon hémisphérique, agrémenté de mousse, de feuilles et d’herbes sèches, et garni de crins, de duvet et de plumes.
Pour offrir un nichoir de choix aux rouges-gorges de votre jardin, privilégiez les modèles de nichoirs à grande ouverture, et attachez-les sur un arbre, à environ deux mètres de haut.
Qui sont les prédateurs du rouge-gorge ?
Les chats sont de redoutables prédateurs pour le rouge-gorge, dont la population peut se faire décimer par ces félins chasseurs. Selon la LPO, le chat représente une véritable menace pour l’ensemble des oiseaux : en 2018, 84% des animaux blessés ou tués par des chats sont des passereaux. Le chat domestique est même considéré comme une espèce nuisible invasive pour les écosystèmes.
Le rouge-gorge familier est une espèce protégée en France depuis 1981. À ce titre, il est interdit de le chasser, de le tuer ou de le capturer, de détruire son nid ou ses oeufs.
Statut actuel de l’espèce
Assez répandu et s’adaptant facilement aux changements, le rouge-gorge n’est généralement pas considéré comme une espèce en danger. Cependant, comme beaucoup d’oiseaux, celui-ci est confronté à différentes menaces environnementales pouvant affecter sa population. Parmi elles :
- Perte d’habitat due à l’urbanisation, à l’agriculture intensive et autres activités humaines, affectant la disponibilité des sites de nidification et de nourriture.
- Changements climatiques pouvant avoir des impacts sur la disponibilité des ressources alimentaires, influencer les migrations et affecter les conditions météorologiques lors de la reproduction.
- Pollution de l’eau et de l’air, utilisation de pesticides présentant des effets néfastes sur la santé des oiseaux et la disponibilité de leurs proies.
- Prédation par les espèces introduites : dans certaines régions, les prédateurs introduits par l’homme peuvent représenter une menace pour les populations de rouge-gorges, comme les chats domestiques, par exemple.
- Maladies aviaires (maladie de Newcastle, notamment).
Références :
VIGNES, Jean-Claude. Reproduction et rythmes de nourrissage du Rougegorge familier Erithacus rubecula en nichoir artificiel.