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Le paresseux est-il vraiment paresseux ?

La réputation du paresseux est-elle vraiment justifiée ?

paresseux animal branche arbre nature mammifère
©Harry Collins/iStock

Du fait de son métabolisme particulièrement lent et de sa tendance à la léthargie, le paresseux fait honneur à son appellation. Mais le petit mammifère arboricole est-il vraiment un animal fainéant ?

Un mode de vie atypique

Le paresseux est un mammifère arboricole d’Amérique du Sud et centrale appartenant au sous-ordre des Folivora. Cet animal de taille moyenne justifie d’un mode de vie assez original : celui-ci passe le plus clair de son temps suspendu dans les arbres, se déplaçant très lentement au gré de son environnement.

Tout aussi lent, le métabolisme du paresseux l’amène à dormir plus de 13 heures par jour. Cette lenteur serait une adaptation naturelle à son régime alimentaire principalement composé de feuilles, végétaux difficiles à digérer.

paresseux animal Costa Rica branche suspendu mammifère
©Javier Dinten Fernandez/iStock

Les paresseux s’activent dès la tombée de la nuit

Les paresseux sont des animaux plus ou moins solitaires, hormis pendant la saison de reproduction. Ceux-ci sont principalement actifs la nuit, leur mouvement lent les aidant à échapper aux prédateurs (faucons et grands oiseaux de proie).

Caractéristiques physiques

Le paresseux a une fourrure dense et longue, souvent teintée de vert en raison de la présence d’algues sur son pelage. Son visage a une expression généralement calme, contrastant avec des griffes longues et recourbées, s’adaptant particulièrement bien à la vie arboricole.

paresseux animal Costa Rica branche pendu mammifère
©Banu R/iStock

Les différentes espèces de paresseux

Il existe quatre espèces de paresseux principales, toutes appartenant à la famille des Megalonychidae et des Bradypodidae. Les deux genres principaux sont les paresseux à deux doigts (Choloepus) et à trois doigts (Bradypus) :

Le paresseux à deux doigts

  • Paresseux à deux doigts du Sud (Choloepus didactylus) : seul représentant du genre Choloepus. On le trouve en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Sa fourrure est plus longue que les paresseux à trois doigts et sa corpulence est généralement plus imposante.
  • Paresseux à deux doigts de Linnaeus (Choloepus hoffmanni) : on le trouve du Honduras au nord de la Colombie et du Venezuela. Il est légèrement plus petit que son acolyte le paresseux du Sud.

Le paresseux à trois doigts :

  • Paresseux à trois doigts du Nord (Bradypus variegatus) : la plus grande espèce de paresseux à trois doigts ; régions tropicales d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. L’animal a une fourrure colorée et une tête arrondie.
  • Paresseux à trois doigts du Sud (Bradypus tridactylus) : dans les forêts tropicales d’Amérique du Sud, notamment au Brésil, en Bolivie, au Pérou et au Paraguay. Il a une coloration plus claire et une fourrure plus courte que le paresseux du Nord.

Chacune de ces espèces a ses propres caractéristiques en termes de taille, de fourrure, de coloration et de répartition géographique. Bien que les paresseux à deux et à trois doigts partagent certains traits communs, ils diffèrent dans leur anatomie, leur comportement et leur écologie.

Le paresseux est-il vraiment un animal paresseux ?

Certes, le paresseux justifie d’un métabolisme lent et d’un déplacement qui l’est tout autant, mais ne mérite pas une telle réputation de fainéant. La nuit, le mammifère arboricole a en effet le don de l’agilité pour se déplacer dans les arbres, et celui-ci est capable de nager assez rapidement en cas de besoin. Cette léthargie se justifie en réalité par une recherche d’économie d’énergie.

Le comportement léthargique des paresseux semble alors davantage lié à leur adaptation à un régime alimentaire spécifique plutôt qu’à une véritable paresse ou fainéantise !

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©Harry Collins/iStock
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Christophe C, spécialiste en éthologie

Rédigé par Christophe C, spécialiste en éthologie

Passionné depuis toujours par les animaux sauvages, j'ai eu l'occasion de participer à des missions de bénévolat en Inde et en Afrique dans le cadre de la préservation de la faune sauvage. Fasciné par les reptiles et les mammifères marins, j'exerce mon métier de rédacteur animalier avec beaucoup de curiosité !