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Le narval, une véritable licorne des mers !

Soyez incollable sur le narval, ce mammifère marin incroyable aux allures de licorne !

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©Dottedhippo/iStock

Connaissez-vous le narval, ce mammifère marin incroyable aux allures de licorne des mers ? Soyez incollable sur cet animal exceptionnel, l’un des plus secrets de la planète !

Le narval*, monodon monoceros pour les intimes, aussi appelé licorne des mers du fait de sa défense torsadée (en réalité une dent), est un cétacé appartenant à la famille des monodontidae, visible dans l’océan arctique. Le mammifère marin a longtemps été apparenté à la licorne, à juste titre : sa défense en forme de corne et sa rareté d’apparition auréolant l’animal aquatique d’un certain mystère.

*Le mot « narval » proviendrait d’une langue nordique signifiant baleine cadavre, en référence à la peau grise du mammifère marin, apparentée au corps des marins noyés… L’appellation scientifique de l’animal (monodon monoceros) signifie quant à elle « corne (ou dent) unique » en grec.

Le narval, une véritable licorne des mers

Le narval a de tout temps fasciné. Apparenté à la licorne dans les légendes, c’est notamment la défense du mâle, pouvant mesurer jusqu’à trois mètres de long, qui a valu à l’animal ce sobriquet original.

Localisation

Les narvals vivent en groupe dans les régions arctiques, principalement au Canada, au Groenland et en Russie. Les animaux migrent en fonction des saisons et de la formation des glaces, à la recherche de nourriture (des bancs de poissons, mais aussi des crevettes, des calmars, des pieuvres, mollusques et autres crustacés).

Morphologie

Le narval est un grand mammifère marin (entre 4 et 5 mètres de long pour un poids d’environ 1600 kilos) appartenant à l’espèce des cétacés, que l’on apparente souvent à la baleine arctique. La tête de l’animal est arrondie, avec une bouche ronde et deux dents. Chez le mâle, la canine supérieure gauche s’étend pour former la fameuse défense emblématique, cette corne pouvant mesurer jusqu’à trois mètres de long ! Chez la femelle narval, cette dent reste généralement dans la boîte crânienne.

Les nageoires du narval sont petites, orientées vers les haut, et son corps tout entier est recouvert d’un amas graisseux l’isolant du froid. La couleur du narval change en fonction de son âge. Si l’animal naît bleu, gris ou brun, sa robe se change ensuite en bleu-marine, puis en noir. Plus le narval est âgé, plus sa peau se couvre de taches blanches, les spécimens les plus vieux pouvant présenter une peau entièrement blanche.

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Gravure ancienne représentant un narval ©Hein Nouwens/iStock

La « défense » du narval, un organe sensoriel d’une extrême précision

Sonde acoustique, régulateur thermique, outil brise-glace, arme ou harpon… La corne du narval fait l’objet de nombreuses discussions !

La « défense » du narval, cette corne pouvant s’apparenter à celle de la licorne légendaire, est en fait une dent. Cette canine commence à pousser du côté gauche de la mâchoire du narval dès l’âge d’1 an et jusqu’à ses neuf ans. La dent peut atteindre trois mètres pour un poids de dix kilos. Les torsades de cette dent d’exception permettent à l’animal d’augmenter la sensibilité et de lui assurer une meilleure mobilité dans l’eau glacée, tout en présentant des propriétés uniques.

Cette dent interminable contiendrait ainsi des millions de terminaisons nerveuses, assurant au narval une détection sensorielle d’une extrême précision. Certains mâles peuvent même posséder deux dents de ce type, formant ainsi de longues défenses.

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©Dottedhippo/iStock

Une dent ultra sensible qui peut bénéficier d’un plombage naturel !

Cette dent d’exception à l’émail très fin possède également une particularité unique, celle de se courber de quelques centimètres sans se briser, et de se réparer au moyen d’un véritable plombage naturel !

En effet, si l’émail, très fragile, de la dent du narval se casse, l’animal aquatique peut alors réaliser une sorte de plombage naturel pour éviter la carie. Celui-ci est alors capable de combler la cavité par des graviers ou bien décider de se battre avec l’un de ses congénères dans l’espoir de lui casser à son tour une partie de sa dent qui remplacerait la sienne…

Plus qu’une dent, la défense du narval est un véritable outil sensoriel permettant, grâce à ses terminaisons, de percevoir les différences de température et de pression de l’océan arctique. Selon certains spécialistes, celle-ci pourrait aussi faire office d’arme naturelle permettant de casser la glace en cas d’obstruction de la banquise, malgré son émail très fragile. Aucune de ces hypothèses n’a cependant été confirmée à 100%, l’animal marin restant l’un des plus secrets de la planète !

La fonctionnalité la plus crédible serait celle d’une sonde sensorielle, également utilisée pour rechercher de la nourriture et détecter les femelles narval en période de reproduction. Enfin, cette corne étonnante joue aussi un rôle crucial dans la migration de l’animal.

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©Dottedhippo/iStock

Le chant du narval

Le narval n’est pas unique du fait de sa dent, il a aussi la particularité de produire une belle variété de chants et de grognements, certains sons pouvant même rappeler ceux de l’oiseau canari ! D’où son troisième surnom, le canari des mers

Qui est le prédateur du narval ?

L’orque et l’ours polaire sont les principaux prédateurs du narval. Du fait du réchauffement climatique, la banquise arctique ne cesse de diminuer, notamment en été, le narval étant bien plus facile à chasser. Le narval dépend en effet de cette banquise pour se nourrir et se mettre à l’abri de ses prédateurs…

Statut de l’espèce

Selon la liste rouge de l’UICN, le narval figure au rang d’espèce presque menacée, aux populations à surveiller de près. Cette raréfaction s’explique notamment par :

  • La chasse traditionnelle par les Inuits (pour sa peau et son ivoire) et autres prédateurs (ours polaires et orques)
  • Le dérèglement climatique (fonte de la banquise en été, obstruction en hiver*, variations des températures et de la salinité de l’eau, bancs de poissons plus difficiles à trouver…)
  • Les activités humaines (pêche au flétan, trafic maritime, exploitations des ressources naturelles, etc.)
  • Pollution des eaux, mers et océans.

*Les narvals ont besoin de sortir de l’eau toutes les 25 minutes pour respirer ; une obstruction de la glace pouvant conduire à leur mort par étouffement…

[expand title= »Références »]
MORNEAU-GUÉRIN, Frédéric. Le Narval: la licorne des mers arctiques. Les Cahiers de lecture de L’Action nationale, 2022, vol. 17, no 1. [/expand]

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Margaux B, experte mammifères

Rédigé par Margaux B, experte mammifères

Bretonne d'origine, alpine d'adoption, végétarienne, je suis particulièrement sensible à la nature et aux animaux (notamment les chevaux, les animaux marins et les oiseaux), partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect, invitant à leur protection.