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L’histoire de Laïka, première chienne cosmonaute

Rendons hommage à Laïka, première chienne cosmonaute, en redécouvrant sa poignante histoire !

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©Sonsedska/iStock

La conquête spatiale est un objectif ultime depuis déjà bien des années. En 1957, un premier passager prend place dans le satellite Spoutnik 2. Il s’agit d’une chienne, Laïka, victime aussi bien qu’héroïne de cette expérience scientifique insolite.

Qui est Laïka ?

La chienne Laïka naît en 1954 à Moscou, issue d’un croisement entre un chien de race husky et un terrier. Alors qu’elle errait dans les rues de la ville à environ 3 ans, Laïka devient par la suite le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. On sélectionne la chienne pour cette mission en raison de son calme et de son petit gabarit (6 kilos).

Le programme Spoutnik 2

Après la mission Spoutnik 1 et son succès, le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev exige le lancement d’un second engin. Spoutnik 1 se fait lancer sans être vivant, c’est donc là un nouveau défi. Khrouchtchev souhaitant imposer sa supériorité aux États-Unis, il désire envoyer Spoutnik 2 dans l’espace juste avant le 40e anniversaire de la révolution russe. L’engin doit donc se construire en 4 semaines pour respecter la deadline…

Dans l’urgence, aucun croquis ni aucun essai ne sont réalisés. Construire à la hâte n’est évidemment pas gage de qualité, bien au contraire. Qui plus est, le retour de Laïka sur Terre n’est absolument pas prévu. Ainsi, le 3 novembre 1957, l’URSS lance l’engin spatial Spoutnik 2, la chienne à son bord.

Entraînement de Laïka

En vérité, la Russie forme trois chiennes pour le vol Spoutnik 2 : Albina, Mouchka et Laïka. Les scientifiques choisissent des femelles pour une raison bien pragmatique : n’ayant pas besoin de lever la patte pour uriner, elles prennent donc moins de place dans l’engin. Afin d’adapter les canidés à la capsule, on les place dans des cages de plus en plus petites.

Ces essais de confinement peuvent durer jusqu’à 20 jours, si bien que la santé des animaux en pâtit sévèrement. On place également les chiennes dans des centrifugeuses pour les habituer aux mouvements de la capsule au moment du décollage, ainsi qu’aux bruits de carlingue. Les savants habituent aussi les canidés à une nouvelle forme de nourriture. Après cet entraînement (que l’on peut tout simplement qualifier de torture), Laïka se fait enfermer dans la capsule 3 jours avant le décollage.

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©Flickr

Déroulement de la mission

Un enfer pour Laïka

L’engin décolle le 3 novembre 1957. Dans le module, Laïka porte une combinaison et des sangles afin de limiter ses mouvements. Elle ne peut ni s’asseoir ni se coucher, tandis qu’un réservoir autour de son bassin récupère ses excréments pendant le voyage.

Lors du lancement, la chienne subit un stress énorme (nous pouvions nous y attendre) et son rythme cardiaque augmente dangereusement. Il ne reviendra à la normale qu’après trois heures de temps de vol. Malheureusement, sept heures après avoir quitté la Terre, la chienne ne donne plus aucun signe de vie. Elle décède suite à une défaillance du système de survie. En effet, le régulateur de température, conçu à la va-vite, subit un dysfonctionnement après seulement quelques heures de marche, causant la mort de cette pauvre chienne.

Les scientifiques s’y attendaient, ou savaient tout du moins que la chienne allait périr d’une manière ou d’une autre. Car à cette époque, aucun moyen n’existait pour ramener un être vivant d’un engin en orbite terrestre. Laïka – qui devait donc rester en vie une dizaine de jours – est morte en quelques heures à peine d’atroces souffrances dues à la chaleur et à la déshydratation.

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©Wikimedia Commons

Des informations mensongères

En parallèle de la mission Spoutnik 2, les Soviétiques continuent de diffuser des nouvelles encourageantes sur la santé de Laïka dans les médias. La vérité sur sa mort n’est révélée qu’en 2002. Avant cette date, le gouvernement russe expliquait que Laïka avait été empoisonnée, lui évitant de souffrir à l’issue des 10 jours de voyage.

Le 14 avril 1958, le Spoutnik 2 est détruit en rentrant dans l’atmosphère après 2570 rotations autour de notre planète. Pour les scientifiques, c’est un test concluant, prouvant qu’il est possible de positionner un être humain en orbite autour de la Terre.

Retour sur la mission

L’expérience – qui prévoyait depuis le début de ne pas récupérer Laïka – déclenche un sérieux débat sur la maltraitance animale et l’utilisation d’animaux pour la science. Après l’effondrement du régime soviétique, la Russie exprime son regret quant au destin funeste de la chienne. En France, la SPA communique à plusieurs reprises son dégoût à l’ambassade du pays. Brigitte Bardot évoque même de nombreuses fois le sort de Laïka lors de ses allocutions en faveur de la défense animale.

Hommage à la chienne Laïka

La chienne Laïka possède depuis 2008 une statue sur le lieu de l’entraînement pour la mission spatiale russe, ainsi qu’une figure sur le bas-relief du Monument des Conquérants de l’Espace à Moscou. Par ailleurs, Laïka figure également sur les timbres de nombreux pays comme la Roumanie ou la Hongrie. Et en France, un monument a été érigé au cimetière des animaux de Villepinte en son honneur.

D’autres animaux sont-ils allés dans l’espace ?

Avant Laïka, les singes Albert I et Albert II, des macaques rhésus, ont été envoyés dans l’espace par les États-Unis en 1948. Albert I est monté à bord d’une fusée V-2 et a atteint une altitude de 83 kilomètres avant de mourir à cause du crash de la capsule. Albert II a été le premier singe à atteindre l’espace et à revenir vivant le 14 juin 1948.

En août 1960, les chiens soviétiques Belka et Strelka ont été les premiers êtres à revenir vivants de l’orbite terrestre à bord de la capsule spatiale Spoutnik 5. Ces animaux héros ont alors pu ouvrir la voie aux vols spatiaux habités.

Le 31 janvier 1961, un autre primate, le chimpanzé Ham, pénètre dans l’espace à bord de la navette américaine Mercury-Redstone 2. Celui-ci a pu effectuer diverses tâches à bord et a réussi à survivre au voyage.

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©Sonsedska/iStock
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Sylvain Reig, expert des animaux

Rédigé par Sylvain Reig, expert des animaux

C'est simple : j'adore les animaux ! Ces êtres font partie intégrante du monde, et sont en symbiose avec l'environnement. C'est pourquoi il est important de les respecter, et qu'il me tient à cœur de les mettre en avant.