Margaux B, experte mammifères
Connaissez-vous le paradisier, cet oiseau tropical à la parade incroyable ? Découvrez tous les secrets de cet animal exotique d’exception, qui travaille d’arrache-pied pour séduire sa dulcinée !
Le paradisier, aussi appelé oiseau de paradis, est un passereau appartenant à la famille des paradisaeidae. Cet animal tropical incroyable a mis au point une véritable danse nuptiale, d’où son appellation, pour séduire sa future compagne. Bien que leur morphologie soit plus ou moins similaire (proche de celle des corvidés), tous les paradisiers n’ont pas la même parade ni les mêmes teintes de plumage.
Le paradisier, un oiseau tropical qui aime les métamorphoses
Il existe autant de paradisiers que de parades nuptiales ! Paradisier bleu, fastueux, royal ou sifilet… s’ils ne sont pas tous identiques en termes de plumage et de ramage, ces oiseaux équatoriaux partagent la même caractéristique : une parade nuptiale haute en couleurs et riche en métamorphoses.
Localisation
Les paradisiers sont des oiseaux tropicaux qui s’épanouissent dans les forêts équatoriales au climat chaud et humide. La plupart des espèces de paradisiers s’observent à travers toute la Nouvelle-Guinée, cette immense île de l’Océanie à l’ouest de l’océan Pacifique. L’aire de répartition de certains spécimens pourrait s’étendre jusqu’aux îles australiennes.
Morphologie
La morphologie des oiseaux de paradis se rapproche de celle des corbeaux, corneilles et pies. Bec épais, pattes robustes, grande taille, le paradisier a tout du corvidé !
La plupart des paradisiers mâles ont un plumage noir ponctué de taches de couleur vive (turquoise, jaune, vert, rouge, orange…). Moins spectaculaires, les femelles ont quant à elles des plumes de couleur grise à brune, sans aucune marque colorée.
En fonction de l’espèce de paradisier, les particularités physiques du mâle diffèrent. Ainsi, le paradisier de Vogelkop présente des plumes turquoise sous sa gorge et sa poitrine, le paradisier sifilet, trois plumes décoratives derrière les yeux, et le paradisier à rubans, une longue queue fine se détachant en deux fils. Le paradisier huppé possède quant à lui une houppette jaune-orangée.
Un oiseau de paradis à la parade nuptiale incroyable
La parade du paradisier superbe (et de nombreux autres oiseaux de la même espèce) est de toute beauté. L’oiseau, qui ne craint ni le ridicule ni la solitude, passe ses journées à répéter son numéro dans l’espoir qu’une femelle repère son incroyable spectacle. C’est ainsi que le petit animal adopte mille et une postures, de véritables pas de danse savamment orchestrés, mis en scène dans l’intimité d’une clairière, en son et en lumière !
Un véritable spectacle son et lumière !
La parade nuptiale du paradisier superbe est ponctuée de petits cris et d’effets holographiques hauts en couleur, le plumage de l’oiseau se métamorphosant au fil de sa parade. L’animal aux plumes noires de jais déploie ainsi sa cape ovale et ses plumes bleu turquoise, paraissant changer de visage, tout en sautillant autour d’un périmètre minutieusement délimité, et parfaitement nettoyé.
Une technique de séduction qui peut finir par payer, à condition qu’une femelle paradisier croise son chemin… Ce qui, malheureusement pour l’oiseau bien entraîné, n’arrive pas à chaque représentation. Et quand bien même une potentielle compagne assisterait à son spectacle aux premières loges, il n’est pas garanti que l’oiseau de paradis reparte à son bras !
Le paradisier a horreur du désordre
Avant d’entamer sa représentation, le paradisier prépare sa piste de danse avec soin. Celui-ci fait place nette en éliminant chaque feuille morte à l’aide de son bec crochu. Le paradisier sifilet va même jusqu’à décorer le sol de quelques baies, lustrer et astiquer les branches de son perchoir à l’aide de peaux de serpent !
Selon certains ornithologues, cette maniaquerie apparente pourrait aussi s’avérer une technique pour repousser les (rares) prédateurs grâce à l’odeur dégagée par les frottements.
Les différentes espèces d’oiseaux paradisiers
Le Congrès ornithologique international recense de nombreuses espèces d’oiseaux de paradis. Parmi elles, le paradisier :
- bleu, vert, noir ou rouge
- fastueux (epimachus fastuosus)
- à bec blanc (repanornis bruijnii)
- à gorge noire (strapia nigra)
- à queue courte (paradigalla brevicauda)
- à rubans (strapia mayeri)
- caronculé (paradigalla carunculata)
- corvin (lycocorax pyrrhopterus)
- d’Albertis, d’Entrecasteaux, d’Helena, de Victoria, de MacGregor ou de Meyer
- gorge-d’acier (ptiloris magnificus)
- huppé (cnemophilus macgregorii)
- soyeux (loboparadisea sericea)
- petit ou grand-émeraude (paradisaea apoda)
- magnifique (diphyllodes magnificus)
- multifil (seleucidis melanoleucus)
- sifilet (parotia sefilata)
- royal (cicinnurus regius)…
Qui est le prédateur du paradisier ?
Malgré leur plumage aux couleurs criardes, les paradisiers ne sembleraient pas craindre les prédateurs. Et pour cause : ces oiseaux insolites évolueraient dans un environnement riche en nourriture où les prédateurs sont quasiment inexistants. La nature est bien faite, permettant aux animaux tropicaux de continuer à se livrer à leurs parades animées sans se préoccuper d’être chassés !
Malgré tout, le paradisier est menacé par les activités humaines potentielles, qui pourraient réduire, voire détruire son habitat naturel sur le long terme…
Statut actuel du paradisier
Certaines espèces de paradisiers sont classées comme vulnérables par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). C’est notamment le cas du paradisier bleu qui pâtit de la dégradation de son milieu naturel et de la chasse pour ses plumes ornementales.
D’autres espèces d’oiseaux paradisiers comme le paradisier petit-émeraude sont très répandues et non menacées, malgré quelques tristes captures par la population humaine indigène.
[expand title= »Références »]
LESSON, René P. et LESSON, René Primevère. Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des épimaques. Arthus Bertrand, 1835. [/expand]