L’hippocampe, un poisson mystérieux aux allures de cheval marin

Soyez incollable sur l’hippocampe, ce petit poisson ovovivipare aux allures de cheval des mers !

Familièrement appelé cheval de mer, l’hippocampe (du grec hippocampus pour : cheval poisson marin) joue dans la catégorie des poissons, malgré son absence d’écailles. Cette créature marine emblématique à la bouche tubulaire n’a pas fini de nous surprendre. Connaîtrez-vous toutes les particularités de l’hippocampe ? Découvrez les étonnantes spécificités du cheval de mer !

L’hippocampe, un petit cheval des mers au caractère vulnérable

L’hippocampe est un genre de poisson osseux à nageoires rayonnées rejoignant la famille des syngnathidae. Il existerait une cinquantaine d’espèces d’hippocampes à travers le monde, évoluant tant dans les eaux tempérées que tropicales. Ce petit poisson étonnant est aussi très vulnérable, ne possédant que peu de moyens de défense, à la fois chassé en Asie pour sa peau, et victime de la destruction de son habitat naturel dans d’autres pays du monde.

Morphologie

Selon son espèce et son aire de répartition, la morphologie et les couleurs de l’hippocampe varient considérablement (de jaune à gris en passant par le rouge, le rose, le brun ou encore les teintes transparentes). Sa taille moyenne oscille entre 22 et 37 millimètres. L’hippocampe possède une couronne d’épines unique, spécifique à chaque individu, que l’on pourrait comparer à de véritables empreintes digitales.

Le corps de l’hippocampe consiste en une série d’anneaux osseux et une nageoire dorsale lui permettant de se déplacer verticalement. La queue préhensile (capable de s’enrouler autour d’un objet de manière prolongée grâce à ses os intégrés) de l’animal marin le lie généralement toute sa vie à une algue ou autre herbe marine.

Les yeux de l’hippocampe sont amovibles et indépendants, bien développés, pour permettre au poisson de repérer ses proies (et ses prédateurs) visuellement.

Une poche ventrale chez le mâle, pour accueillir les oeufs de la femelle

À l’image d’une femelle kangourou, l’hippocampe mâle possède une poche ventrale lui permettant de produire les œufs et de porter ses petits. Un système de reproduction qu’on qualifie d’ovovivipare.

Comme le caméléon, l’hippocampe est capable de changer de couleur

Comme le caméléon ou l’iguane vert, l’hippocampe est capable de changer de couleur en quelques secondes. Une technique de camouflage idéale pour se fondre dans le paysage marin, tant pour échapper à ses prédateurs que pour capturer ses proies.

Une reproduction ovovivipare où c’est le mâle qui prend en charge la gestation

Le système de reproduction des hippocampes est tout à fait étonnant : contrairement à de nombreuses espèces marines (et terrestres), c’est le mâle qui prend en charge le phénomène de gestation. La femelle pond toujours les oeufs (entre 5 et 1800), mais celle-ci le fait dans la poche ventrale de l’hippocampe mâle, en s’adonnant à une véritable parade ponctuée d’enlacements et d’ondulations !

La fécondation opère alors dans les voies génitales du poisson mâle, l’hippocampe de sexe masculin portant les oeufs jusqu’à l’éclosion.

Quant à la femelle hippocampe, après l’accouplement, celle-ci part simplement se reposer, laissant à l’élu le soin de s’occuper de ses petits et de « mettre bas », sans jamais prendre part au processus.

Ne la qualifions pas de mère indigne pour autant ! Après l’éclosion, l’hippocampe mâle ne donnera pas non plus signe de vie à sa progéniture livrée à elle-même (1 alevin sur 1000 atteindra l’âge adulte…), fatigué qu’il est d’avoir pondu.

Répartition géographique

Les hippocampes sont présents dans les eaux tropicales et tempérées du monde entier, affectionnant particulièrement les habitats présentant une végétation aquatique abondante (herbiers marins, zones de mangroves et/ou récifs coralliens). Parmi les régions du monde qu’ils fréquentent :

• Océan Atlantique et Indien : le long des côtes atlantiques, de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud, ainsi que dans les eaux de l’océan Indien.
• Océan Pacifique : les hippocampes sont largement répandus dans l’océan Pacifique, des côtes de l’Asie à celles d’Amérique (récifs coralliens, estuaires, mangroves ou habitats côtiers).
• Mer Méditerranée pour certaines espèces d’hippocampes.

Les différentes espèces d’hippocampes

Selon la liste qu’a élaborée l’organisme World Register of Marine Species, il existerait à ce jour une cinquantaine d’espèces d’hippocampes. Parmi les plus connues :

• L’hippocampe épineux ou hippocampe à nageoires rayonnées, ou encore hippocampe pygmée de Denise (hippocampus denise)
• L’hippocampe moucheté ou hippocampe rayé (hippocampus erectus)
• Hippocampus abdominalis
• Hippocampus alatus
• L’hippocampe à museau court (hippocampus hippocampus)
• Hippocampus barbouri
• Hippocampus subelongatus
• Hippocampus zosterae
• L’hippocampe de White (hippocampus whitei)
• Le grand hippocampe, hippocampe doré ou encore hippocampe du Pacifique (hippocampus kuda)
• L’hippocampe long-nez (hippocampus reidi)
• Hippocampus bargibanti
• Hippocampus borboniensis
• Hippocampus guttulatus
• Hippocampus histrix
• Hippocampus ingens…

Que mange l’hippocampe ?

Bien qu’il soit doté d’un minuscule estomac, l’hippocampe doit tout de même s’alimenter. Pour se nourrir, le poisson carnivore chasse ainsi de petits crustacés et autres autres organismes planctoniques évoluant autour des algues et des coraux, les aspirant avec sa bouche tubulaire.

La bouche de l’hippocampe, un puissant aspirateur marin

Pour se nourrir, l’hippocampe utilise sa bouche tubulaire à la manière d’une paille ou d’un aspirateur naturel, aspirant sa proie en déplaçant un os de sa cavité buccale pour créer la dépression nécessaire.

Qui est le prédateur de l’hippocampe ?

Du fait de sa petite taille et de sa faible vitesse de nage, l’hippocampe ne possède que très peu de moyens de défense contre ses prédateurs, nombreux. Malgré sa technique de camouflage, celui-ci reste ainsi à la merci des poissons–grenouilles, des requins ou encore des raies.

Statut actuel de l’espèce

Comme beaucoup de poissons et autres espèces marines, les hippocampes du monde entier souffrent de la destruction de leur habitat, du braconnage et de la pêche intensive. En Chine, les hippocampes sont ainsi pêchés, séchés et vendus aux touristes…