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Le cheval de Przewalski, l’un des derniers chevaux sauvages du monde

Soyez incollable sur le Przewalski, ce cheval sauvage unique au monde, ressemblant étrangement aux animaux des peintures préhistorique !

Przewalski cheval sauvage herbe savane Asie
©SolidMaks/iStock

Soyez incollable sur le Przewalski, ce cheval sauvage unique au monde, ressemblant étrangement aux équidés des peintures préhistoriques !

Le cheval de Przewalski (equus ferus przewalskii dans le jargon scientifique) est une espèce d’équidé sauvage originaire d’Asie, probablement la dernière espèce en liberté à l’heure actuelle. L’animal ressemble à s’y méprendre aux premiers chevaux préhistoriques peints sur les grottes d’Europe, il y a quelques 30 000 ans avant notre ère. Bien qu’on le considère comme une espèce animale à part entière, le Przewalski partage toutefois un ancêtre commun avec le cheval domestique (equus caballus).

Le cheval de Przewalski, un cheval sauvage unique au monde

Certains diront qu’il partage quelques caractéristiques avec le zèbre, d’autres le verront comme un poney sauvage, quand les derniers feront la ressemblance avec les dessins peints sur les grottes préhistoriques. Pas de doute là-dessus, le cheval de Przewalski est un mammifère unique en son genre !

Morphologie

Le cheval de Przewalski est robuste et massif, à la tête relativement forte et à l’encolure marquée, de petite taille (entre 1,20 à 1,40 mètre au garrot), avec une raie de mulet caractéristique. La crinière de l’animal est courte et droite, à la coupe en brosse, sans toupet.

À l’instar des équidés primitifs, le Przewalski a des yeux hauts (et non sur les côtés comme la plupart des races de chevaux domestiques).

Robe

La robe du Przewalski est toujours de couleur isabelle, rappelant ainsi les équidés représentés sur les esquisses préhistoriques. Les jambes et les crins du mammifère sont noirs ou bruns, quand son ventre et son bout du nez sont clairs (blanc ou crème). Le cheval Przewalski comporte quelques rayures sombres sur ses pattes.

Przewalski cheval sauvage chevaux liberté corps
©Radics Zoltan/iStock

L’histoire du cheval de Przewalski

Les chevaux de Przewalski ont longtemps vécu à l’état sauvage, domestiqués il y a environ 5000 ans au Kazakhstan avant de retourner à la liberté. On parle alors d’espèce « férale » (qui retourne à la liberté après un épisode de captivité).

C’est le naturaliste russe Mikhaïlovitch Prjevalski qui découvre les chevaux en 1879 en Dzoungarie, pays d’Eurasie peuplé de tribus mongoles. Avant cette découverte, on considérait l’espèce comme disparue, les peuples mongols chassant en effet régulièrement l’animal pour sa viande. Ce n’est que de nombreuses années plus tard que le nom du cheval de Przewalski est donné par le conservateur du musée zoologique de Saint-Pétersbourg.

cheval Przewalski Mongol race chevaux sauvages
©Methd/iStock

Le Przewalski a-t-il un lien avec les chevaux préhistoriques ?

Le lien du Przewalski avec le cheval paléolithique serait très lointain. Selon les spécialistes, la ressemblance du Przewalski aurait été attribuée en raison de facteurs environnementaux similaires (habitat au climat froid, caractère herbivore) et de particularités physiques communes (crinière en brosse, raie de mulet).

Le Przewalski ne serait pas non plus l’ancêtre du cheval domestique, ce dernier possédant 64 chromosomes tandis que le premier en dispose de 66…

Caractère et domestication

Du fait de son caractère sauvage et fougueux aux sens extrêmement développés, le cheval de Przewalski ne saurait être dressé ou monté. Inutile, donc, de tenter de domestiquer ce cheval sauvage !

Przewalski cheval sauvage herbe savane Asie
©SolidMaks/iStock

Statut actuel de l’espèce

Dans les années 60, face aux besoins des zoos, les chasseurs abattent des troupeaux entiers de chevaux de Przewalski et s’emparent des poulains. Ces captures généralisées provoquent alors la raréfaction des animaux à l’état sauvage. À l’époque, on observe quelques derniers spécimens en Mongolie. Une dizaine d’années plus tard, les chevaux sont considérés comme éteints.

Au début du 21e siècle, quelques organismes mettent en place des programmes d’échanges d’étalons reproducteurs pour agrandir la population. Malheureusement, la consanguinité liée à ces échanges achève d’affaiblir le Przewalski.

À partir des années 90, d’autres programmes à échelle internationale tentent de réintroduire l’espèce dans la nature. C’est notamment le cas de la France, la Chine, la Mongolie, l’Espagne ou encore l’Ukraine. Ainsi, en Mongolie, il existe aujourd’hui des troupeaux* de chevaux de Przewalski vivant en semi-liberté.

*Les animaux vivent en petits groupes familiaux constitués d’un étalon, de quelques juments et de leurs poulains.

Les enjeux d’une remise en liberté

Bien qu’elle s’inscrive dans une démarche durable destinée à protéger l’espèce, la remise en liberté des Przewalski soulève plusieurs difficultés. Les chevaux relâchés dans la nature ne maîtrisant généralement pas les codes de la vie sauvage (adaptation climatique, organisation sociale, prédation, disponibilité des ressources naturelles, blessures, etc.), les effectifs diminuent.

Les zoos responsables de la consanguinité des chevaux de Przewalski

Face aux échanges d’étalons de zoo en zoo, les chevaux de Przewalski souffrent d’une consanguinité qui les affaiblit de jour en jour. Notamment des anomalies faciales, une malformation crânienne et une dissymétrie dentaire, réduisant de moitié leur espérance de vie…

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©Nemyrivskyi Viacheslav/iStock

[expand title= »Références »]
VOLF, Jiri et CHAGDARSOUREN, Osoryn. Nouvelles données sur le cheval de Przewalski (Equus przewalskii Polj. 1881) en captivité et dans la nature. 1975.

VOLF, Jiri. LE NOMBRE DES CHEVAUX DE PRZEWALSKI S’ACCROIT. Mammalia, 1962, vol. 26, no 4, p. 576-578. [/expand]

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Margaux B, experte mammifères

Rédigé par Margaux B, experte mammifères

Bretonne d'origine, alpine d'adoption, végétarienne, je suis particulièrement sensible à la nature et aux animaux (notamment les chevaux, les animaux marins et les oiseaux), partageant mon temps entre la montagne et l'océan. Des paysages de toute beauté qui forcent au respect, invitant à leur protection.