Bien qu’il nous soit très familier, accoutumés que nous sommes à le voir apparaître dans nos jardins après la pluie, l’escargot nous cache encore bien des surprises sous sa coquille !
L’escargot est en réalité un mollusque terrestre, autrement dit, un gastéropode. Dans l’imaginaire collectif, l’animal n’est ni plus ni moins qu’une limace (un limaçon, pour être plus exact) à coquille… Pourtant, l’escargot nous réserve bien des surprises !
L’escargot, un mollusque terrestre méconnu
Toutes les espèces d’escargots rejoignent la grande famille des mollusques, qu’ils soient terrestres ou aquatiques (aussi appelés escargots d’eau). La grande majorité des escargots sont herbivores et hermaphrodites (à la fois mâle et femelle), hormis quelques espèces d’escargots aquatiques qui peuvent avoir un sexe défini.
Morphologie
L’escargot possède quatre tentacules qui se rétractent, aussi qualifiées de cornes ou d’antennes. Les yeux du gastéropode se trouvent dans ses cornes supérieures, bien que l’escargot n’utilise que très peu la vue au quotidien. Ce serait plutôt son bulbe olfactif, aussi appelé épithélium, qui l’aiderait à survivre dans la nature.
À l’entrée de la coquille en calcaire du petit animal, se trouve une bordure, le péristome, dont la forme et la couleur varie selon les espèces. Pour respirer, l’escargot a recours à un orifice proche de son anus, le pneumostome.
La coquille de l’escargot se présente sous forme d’une hélice qui s’enroule généralement du côté droit (on parle alors d’escargot à coquille dextrogyre, ou dextre). À l’instar de nombreux mollusques, l’escargot possède des neurones géantes.
Une déplacement lent mais efficace
Les escargots ont la particularité de se déplacer uniquement vers l’avant, en contractant et en allongeant leur muscle d’envergure que l’on pourrait comparer à un véritable pied. Un escargot adulte peut se déplacer sur 4 mètres en environ une heure. Une lenteur légendaire qui permet à l’animal d’appréhender tous les obstacles sur son passage.
La bave d’escargot, un mucus magique
Dans le cadre de son déplacement, l’escargot sécrète un mucus (de la bave dans le jargon populaire) riche en collagène lui permettant d’avancer plus facilement en glissant, et en ayant la capacité de se fixer aux parois verticales. Cette substance permet aussi au gastéropode de franchir les obstacles épineux et tranchants sans abîmer sa peau fragile.
En plus d’optimiser son déplacement, le mucus de l’escargot l’aide à se débarrasser des impuretés qu’il accumule au fil de la journée, et notamment des polluants*. Cette bave à la texture élastique le protège aussi des agressions bactériennes, et favorise la bonne régulation thermique.
Enfin, en période d’hibernation, son mucus fait office de porte de sortie, l’animal bouchant sa coquille à l’aide de cette étonnante substance naturellement durcissante.
*Les escargots sont de véritables indicateurs écologiques, capables de retranscrire la qualité de leur milieu ambiant via leur corps ou leur coquille.
L’escargot peut parler !
Ou plutôt chanter. En effet, pour tout fin observateur de la faune sauvage, il n’est pas rare d’entendre les escargots émettre quelques sons, s’apparentant parfois à de véritables chants ou gazouillements plus ou moins mélodieux, proches du baiser humain !
Lorsqu’ils sont capturés, voire tragiquement cuits vivants, certains escargots peuvent émettre un cri plus ou moins aigu semblable à une plainte déchirante.
Que mange l’escargot ?
Comme c’est aussi le cas pour la limace, l’escargot se nourrit via sa langue râpeuse aux minuscules dents, aussi appelée radula. Le mollusque part en quête de nourriture dès la tombée de la nuit ou le matin à l’aube. Majoritairement herbivore, l’escargot mange des plantes comme l’ortie, le lierre, le plantain, la bardane ou encore la centaurée. Les feuilles, les écorces et certains champignons peuvent aussi représenter des mets de choix pour le petit gastéropode.
Une alimentation qui varie en fonction des espèces
Selon son espèce, la nourriture de prédilection de l’escargot varie. Ainsi, quand la plupart des escargots sont phytophages (herbivores), d’autres sont nécrophages (mangent des cadavres) ou détritivores (se nourrissent de débris et d’excréments). Certains gastéropodes peuvent aussi se délecter de petites proies, voire même s’avérer cannibales !
Dans l’imaginaire collectif, l’escargot mange essentiellement du chou et de la salade ; ce qui n’est pas tout à fait faux : le mollusque peut en effet s’attaquer au potager en dévorant les plantations végétales de nombreux jardiniers !
Les différentes espèces d’escargots
Nombreuses sont les espèces d’escargots sur terre. Tant et si discrètes que certaines restent inconnues du grand public, mais aussi des scientifiques. Selon les biologistes, il pourrait exister jusqu’à 10 millions d’espèces d’escargot, dont environ 600 en France. Voici quelques espèces d’escargots terrestres connues à ce jour :
- Cepaea nemoralis : escargot des bois
- Cepaea hortensis : escargot des jardins
- Helix aspersa : petit-gris
- Helix pomatia : escargot de Bourgogne (espèce protégée en France)
- Elona quimperiana : escargot de Quimper (espèce protégée à travers l’Europe)
- Helix cincta : escargot de Vénétie
- Tyrrhenaria ceratina : escargot de Corse (espèce rare et menacée)
- Helix cincta : escargot grec
- Achatina fulica : escargot africain géant
- Helix lucorum : escargot turc
- Zonites algirius : escargot peson…
Il existe aussi plusieurs espèces d’escargots aquatiques, dont toutes ne sont pas non plus connues à ce jour. Celles-ci peuvent prendre plusieurs appellations : lymnées, planorbes, escargots d’eau douce, d’eau de mer ou marins, etc.
Qui sont les prédateurs de l’escargot ?
L’escargot compte de nombreux prédateurs. C’est notamment le cas des blaireaux, hérissons et autres rongeurs, des scarabées, des rapaces et oiseaux ainsi que quelques rares espèces de serpents (au Japon par exemple, le pareas iwasakii se nourrit exclusivement d’escargots).
Certains mammifères herbivores peuvent également avaler par mégarde quelques petits escargots dissimulés dans les végétaux. Du fait du cannibalisme chez certains gastéropodes de même espèce, les escargots peuvent aussi craindre leurs semblables…
La parade du petit mollusque pour se protéger de ses assaillants est de se recroqueviller à l’intérieur de sa coquille ou de faire des bulles.
La prédation de l’homme, entre gastronomie et cosmétique
Enfin, l’homme représente aussi, comme souvent, un grand prédateur pour l’escargot. Du fait des pesticides, les escargots terrestres se font de plus en plus rares sur les parcelles agricoles, préférant l’air moins pollué du bocage.
Malheureusement, nombreuses sont les espèces d’escargots à être chassées pour leur maigre chair ainsi que leur bave, prisée depuis quelques années par l’industrie cosmétique qui y voit un marché beauté de choix. Le mucus du petit animal serait en effet riche en collagène, en protéines d’acide hyaluronique et en antioxydants.
L’héliciculture, l’élevage d’escargots, concerne principalement les escargots Petit-Gris, reclus dans une escargotière en attendant d’être cuits vivants à l’image des fruits de mer… Un triste sort pour le petit mollusque indispensable à l’écosystème planétaire.
Statut de l’espèce
Si certaines espèces d’escargots sont protégées car menacées comme c’est le cas de l’escargot de Corse, d’autres pâtissent de la chasse ou de l’élevage intensif. En France, la loi interdit le ramassage de l’escargot de Bourgogne, du petit-gris et de l’escargot peson.