Prédateur hors pair, féministe, hermaphrodite, le poisson-clown nous réserve bien des surprises ! Retraçons l’histoire du petit vertébré coloré star de Nemo.
Le poisson-clown, une espèce aquatique haute en couleur
Le poisson-clown, amphiprioninae pour les connaisseurs, appartient à la famille des pomacentridés, ces poissons perciformes (vertébrés). Généralement, les poissons-clowns vivent dans les eaux salées des lagons et récifs coralliens du Pacifique et de la mer Rouge. Long d’une dizaine de centimètres le poisson clown n’a aucun complexe : hermaphrodite, l’animal aquatique s’avère aussi très téméraire, s’imposant comme un grand prédateur, chassant à coups de dents et de tête les larves de chordés et les petits crustacés.
Pourquoi l’appeler poisson clown ?
Si la culture populaire le représente majoritairement orange et blanc, le poisson clown peut revêtir d’autres teintes, toutes plus chatoyantes les unes que les autres. Ainsi, quand certaines espèces présentent des bandes blanches, d’autres mêleront le noir à l’orange ou se pareront de rose. C’est en raison de ses couleurs bariolées rappelant le costume et le maquillage du clown que le petit poisson a hérité de ce sobriquet fantaisiste. Le poisson-clown n’a pourtant rien d’un animal de cirque !
Caractéristiques physiques du poisson-clown
Le poisson clown ne compte pas parmi les plus grosses espèces de poissons. A l’âge adulte, sa taille varie entre 6 et 15 centimètres selon la sous-espèce. L’animal aquatique comporte entre 50 et 80 rangs d’écailles ainsi qu’une nageoire dorsale épineuse. Les motifs de leurs écailles sont variés, permettant généralement d’identifier les différentes espèces de poissons-clowns et leur aire de répartition. Orange, rouge, jaune-orangé, noir ou rose, les nuances ne manquent pas.
Les différentes espèces de poissons clowns
Parmi la grande famille des amphiprions, il existe de nombreuses espèces et sous-espèces de poissons-clowns :
- Poisson-clown d’Allard
- Poisson-clown moufette
- Poisson-clown de la grande barrière
- Poisson-clown à joue épineuse
- Poisson-clown de Maurice
- Poisson-clown de Clark
- Poisson-clown à selle
- Clown de Mc Culloch
- Poisson-clown de Madagascar
- Poisson-clown à capuchon blanc
- Poisson-clown bistré
- Poisson-clown des Maldives
- Poisson-clown d’Oman
- Poisson-clown du Pacifique
- Poisson-clown à collier
- Le poisson-clown de Seba.
Répartition géographique
La répartition géographique du poisson-clown est vaste, s’étendant de l’Asie (Japon, Chine, Philippines, Indonésie, îles Andaman) à l’Océanie (Australie, Iles Marquises, Papouasie-Nouvelle-Guinée). Le petit poisson coloré vit généralement dans les récifs coralliens, les lagons et les eaux côtières, où il forme une symbiose avec les anémones de mer.
Les poissons-clowns, des poissons remarquables
Le poisson-clown nous réserve bien des surprises : en plus d’être hermaphrodite, le pomacentridé s’inscrit dans un véritable matriarcat ! En effet, l’individu dominant au sein du groupe est définitivement la femelle. Celle-ci s’attelle activement à la reproduction, avec un mâle sexuellement actif, qui en impose bien moins qu’elle. Le poisson-clown femelle est en effet plus grosse que le mâle, et dispose d’un véritable harem de reproducteurs à sa disposition !
À l’origine, tous les poissons-clowns sont des mâles. Lorsqu’un couple se forme, l’un des deux animaux aquatiques se transforme alors en femelle. Et si la femelle venait à mourir après la naissance de leur embryon, le mâle du même couple change à son tour de sexe et se transforme alors en femelle. Des métamorphoses incroyables !
Un poisson qui peut crier
Le poisson-clown fait partie de ces rares poissons vertébrés qui peuvent crier ! Qu’il s’agisse de faire fuir les rôdeurs, de mettre en garde ses adversaires avant d’entamer un combat ou de montrer sa soumission, le poisson émet un cri, grave pour la femelle, aigu pour le mâle.
Un grand prédateur
Le poisson-clown est majoritairement carnivore : celui-ci passe la majeure partie de son temps à chasser. Au menu : plancton, laves, vers et petits crustacés.
L’anémone, l’habitat naturel du poisson-clown
Nombreux sont les poissons qui redoutent les anémones du fait de leurs tentacules urticants pouvant s’avérer mortels. Le poisson-clown, lui, n’a pas la moindre appréhension de ces polypes carnivores fixés aux coraux, puisqu’il a élu domicile en leur sein !
En effet, le poisson coloré développe avec l’âge une résistance aux piqûres d’anémone, sa première protectrice contre ses rares prédateurs. L’anémone lui permet aussi de se nourrir, le poisson-clown puisant dans ses tentacules à la recherche de déchets et autres parasites oubliés. Pour lui rendre la pareille, le petit poisson fait fuir les créatures malveillantes qui s’en prendraient à son anémone. Une véritable symbiose, résultant d’un échange de bons procédés !
Mais le poisson rouge orangé doit prendre garde à l’anémone où il souhaite élire domicile : sur le millier d’espèces d’anémones à travers le monde, seules dix d’entre elles daignent accueillir les poissons-clowns. Qui s’y frotte s’y pique !
Qui sont les prédateurs du poisson clown ?
Le poisson clown n’a pas beaucoup de prédateurs. L’homme reste son plus grand ennemi, puisqu’en plus de le capturer en aquarium pour jouir à sa guise de ses couleurs exceptionnelles, les activités humaines réduisent son habitat naturel.
Statut actuel du poisson-clown
La menace de disparition ne pèse pas autant sur l’espèce que sur d’autres poissons, néanmoins, le poisson-clown doit faire face à quelques enjeux quotidiens. En plus du réchauffement climatique, l’amphiprioninae doit composer avec les activités humaines, qui achèvent de détruire son habitat naturel (notamment le blanchiment des coraux).
Les poissons-clowns sont aussi pêchés pour leur beauté, tristement exploités par le marché de l’aquariophilie (même si aujourd’hui, la moitié des poissons clowns des animaleries proviennent d’élevages industriels). Privé de son anémone, le poisson-clown n’a pas sa place dans un aquarium !
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