Connaissez-vous le pika, ce lointain cousin du lapin, aussi appelé lièvre criard ou encore ochotona ? Découvrez tous les secrets de ce lagomorphe menacé !
Le pika est un petit mammifère lagomorphe proche du lièvre et du lapin, aussi appelé ochotona ou encore lièvre siffleur du fait de son cri, et appartenant à la famille des ochotonidés dont la plupart des espèces ont disparu. Soyez incollable sur le pika, ce petit animal des montagnes !
Le pika, un animal de haute et basse montagne
Avec sa faculté à vivre à des altitudes différentes et sous plusieurs conditions climatiques, le pika est un petit animal doté d’une excellente capacité d’adaptation. Prenons-en de la graine !
Répartition géographique
Le pika, ou ochotona, est un animal capable de vivre à des altitudes variées grâce à sa capacité d’adaptation évolutive. Le lagomorphe peut ainsi s’abriter sous terre en maintenant son corps à une température suffisante pour affronter les milieux froids aux températures extrêmes.
Selon leur espèce, les pikas vivent généralement dans les régions froides. Ainsi, le pika d’Amérique du Nord vit principalement en haute altitude au pied des falaises, élaborant son terrier dans les pierriers. Le pika d’Asie, quant à lui, peut élire domicile aussi bien dans les steppes de Sibérie que sur les sommets de l’Himalaya.
Enfin, le pika d’Ili (ochotona iliensis), espèce d’ochotona très rare et même en voie d’extinction, vit quant à lui dans les zones montagneuses du nord de la Chine.
Caractéristiques physiques
Le pika est un animal de petite taille (entre 16 à 22 centimètres pour un poids de 120 à 175 grammes), se caractérisant par de minuscules pattes antérieures et de plus grandes pattes postérieures, semblables à celles du lapin. Ses oreilles sont de taille moyenne, bien rondes et dressées sur son crâne.
Grâce à son pelage court et épais, l’ochotona peut résister au froid des zones de haute altitude, en étant toutefois sans cesse challengé par le dérèglement climatique.
Autre particularité physique : une queue (plus ou moins longue en fonction de son espèce) dissimulée à l’intérieur de sa fourrure.
Robe et pelage
En fonction de son espèce, le pelage du pika est généralement gris à brun clair, avec un ventre blanc, des contours noirs autour des oreilles et quelques poils sombres sur le dos.
Les différentes espèces de pikas
Il existerait à l’heure actuelle une trentaine d’espèces d’ochotonas, plus ou moins menacées de disparition. Parmi elles :
- Le pika de Forrest (ochotona forresti)
- Le pika du Gaoligong (ochotona gaoligongensis)
- L’ochotona erythrotis
- L’ochotona gloveri
- L’ochotona himalayana
- L’ochotona iliensis
- Le pika de Kozlov (ochotona koslowi)
- Le pika de Muli (ochotona muliensis)
- Le pika à lèvres noires (ochotona curzoniae)
- L’ochotona ladacensis
- L’ochotona macrotis
- L’ochotona nigritia
- Le pika roux (ochotona rutila)
- Le pika du Kansu ou lièvre criard (ochotona cansus)
- Le pika des steppes, ou lièvre nain (ochotona pusilla)
- Le pika afghan (ochotona rufescens)
- Le pika alpin (ochotona alpina)
- L’ochotona hoffmanni
- Le pika à collier (ochotona collaris)
- Le pika du Nord (ochotona hyperborea)
- Le pika de Mongolie (ochotona pallasi)
- Le lièvre criard d’Amérique ou pika américain (ochotona princeps), etc.
Une proie de choix contribuant à l’équilibre naturel des zones de montagne
Quand son espèce n’hiberne pas, le pika reste très actif en hiver, contribuant activement à l’équilibre naturel des zones montagneuses. Il s’agit en effet d’une proie importante pour les carnivores endémiques non hibernants (notamment le léopard des neiges, l’ours et certaines espèces de mustélidés), ayant besoin de se nourrir de ce genre de proie pour survivre dans le froid.
Le pika aère les sols et limite l’érosion
L’ochotona est un animal fouisseur qui contribue à la bonne aération des sols et à la rétention de l’eau de pluie. Grâce à leurs terriers aux mille entrées, certaines espèces de pikas peuvent transformer le sol en une véritable éponge, permettant de mieux absorber les fortes précipitations, et par extension, de ralentir l’érosion.
Si le pika venait à disparaître, l’écosystème tout entier pourrait pâtir de cette perte…
Un cri strident proche de celui du lièvre
Du fait de leur cri, un sifflement strident, les pikas se font aussi surnommer lièvres siffleurs (ou criards). En effet, ces petits animaux communiquent avec leurs congénères à l’aide de couinements aigus, plus ou moins puissants en fonction de la nature de la communication.
L’ochotona peut aussi recourir à ses cordes vocales lors d’une attaque de prédateur, en s’immobilisant et en poussant de petits cris typiques.
Que mange le pika ?
Le pika est un animal herbivore se nourrissant des végétaux environnants (fleurs, plantes graminées et autres espèces végétales endémiques). Les espèces d’ochotonas n’hibernant pas stockent leurs provisions l’été en les coinçant entre quelques rochers, les laissant se transformer en foin*, une nourriture de choix pour affronter les températures hivernales. Des réserves végétales qui peuvent peser jusqu’à 28 kilos !
*L’animal choisit même des plantes vénéneuses en guise de conservateurs !
Qui est le prédateur de l’ochotona ?
En fonction de son aire de répartition, le pika compte de nombreux prédateurs naturels. C’est notamment le cas du léopard des neiges, du coyote, de l’ours, de la belette et de l’hermine, ces mustélidés carnivores.
Pour échapper à leurs prédateurs, la plupart des pikas de haute montagne utilisent des tas de pierres comme abris contre les menaces extérieures.
Le pika, un lagomorphe en voie de disparition
La population de pikas recule de jour en jour. Biologiquement adaptés aux milieux naturels froids, le réchauffement climatique n’aide pas les ochotonas, les lagomorphes étant contraints de migrer plus au nord au péril de leur vie.
Statut actuel de l’espèce
Selon certains biologistes, les ochotonas vivant à basse altitude ne seraient pas en mesure de s’adapter assez rapidement pour survivre au changement d’air induit par le dérèglement climatique.
Au Tibet, le pika à lèvres noires fait l’objet d’une campagne d’empoissonnement par le gouvernement chinois qui le considère comme une espèce nuisible pour les cultures. Pourtant, des études récentes ont prouvé que les terriers d’ochotonas peuvent éviter les inondations, courantes dans la région…
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