En France, il faut se rendre en Bretagne pour espérer admirer le macareux moine, seule région de France où il est possible d’observer l’oiseau marin de toute beauté. Retour sur ce type de macareux emblème de la LPO*.
Aussi appelé perroquet de mer du fait de son bec caractéristique, le macareux moine (fratercula artica) est un oiseau marin emblématique. Malheureusement, et à l’instar de nombreuses autres espèces d’oiseaux marins, l’animal fait les frais des activités humaines et de la pollution en tout genre (notamment lumineuse). Découvrez tous les secrets du calculot (autre nom donné au macareux moine) et les spécificités de cet oiseau pas comme les autres !
*Ligue de Protection des Oiseaux.
Le macareux moine, un oiseau pélagique au vol maladroit
Peu farouche et très curieux, le macareux moine est un oiseau marin pélagique, c’est-à-dire qu’il vit la plupart de son temps en haute mer (hormis à la période de reproduction où il niche sur les falaises des îles atlantiques).
On dit de l’oiseau qu’il vole de façon peu habile, mais qu’il nage à la perfection. Le macareux est en effet capable de se livrer à de longues sessions d’apnée lorsqu’il se met en quête de nourriture.
À l’image du manchot ou du pingouin, le macareux nage à l’aide de ses ailes, de ses pattes et de sa queue. En pleine mer, l’oiseau marin dort en se laisser flotter au gré des vagues, recroquevillant son bec sous l’une de ses ailes.
Localisation
Le macareux moine est une espèce d’oiseau pélagique qui ne vit qu’en atlantique nord. C’est d’ailleurs la seule espèce de macareux présente en Atlantique. L’animal niche au Canada, en Islande, en Grande-Bretagne, en France et en Scandinavie. En Bretagne, c’est au coeur de la réserve naturelle nationale des Sept-Îles que le macareux moine a élu domicile.
Morphologie
Le macareux moine est facilement identifiable. Silhouette arrondie, démarche typique, plumes noir jais et bec rouge-orangé, difficile de douter quand on a la chance de le croiser ! D’une envergure de 30 à 60 centimètres de long pour un poids de 500 kilos, le macareux n’est pas si gros qu’on pourrait le penser. Ses pattes sont palmées, courtes et de couleur rouge vif (jaune en hiver).
Le plumage du macareux moine est noir sur le dos et les ailes, blanc sur le ventre et le dessus de l’oeil. Un cercle rouge se dessine d’ailleurs autour des yeux, se prolongeant vers l’arrière par de fins sourcils ébène. Un oiseau de toute beauté !
Pourquoi qualifie-t-on de moine cette espèce de macareux ?
Le nom scientifique du macareux moine, fratercula artica signifie, en latin, petit frère de l’arctique (frère dans le sens religieux du terme). Une référence probable à la robe noire et blanche de l’animal.
Les macareux moines, des oiseaux marins très fidèles
Les macareux moines sont des oiseaux très fidèles. Les couples qui se forment restent ainsi ensemble toute leur vie, et les deux parents élèvent leur progéniture en se relayant. Une belle histoire d’amour !
Que mange le macareux moine ?
Le macareux moine est un oiseau carnivore, ou plutôt, piscivore. Celui-ci se nourrit en effet presque essentiellement de poissons (harengs, capelans, lançons, sprats et autres petits poissons). Quand ces mets de choix ne sont pas disponibles, le macareux s’accommode de crevettes, mollusques et autres crustacés.
Une technique de pêche très efficace
Lorsqu’il pêche, le macareux moine plonge sous l’eau en utilisant la moitié de ses ailes à la manière de pagaies. Ses pieds palmés font quant à eux office de gouvernail.
Le macareux nage vite et peut atteindre des profondeurs considérables (plus de 15 mètres) pour chasser ses proies, capable de capturer plusieurs poissons à la fois (une trentaine !). Et pour ne pas voir son repas s’évader, l’oiseau marin utilise sa langue rainurée qui stabilise sa prise sous forme de rangées dans son bec coloré. Une technique de pêche bien ficelée !
Qui est le prédateur du macareux moine ?
Si les mammifères marins ne représentent pas de danger pour le macareux, nichant généralement sur des falaises isolées, en revanche, d’autres oiseaux peuvent inquiéter le « perroquet de mer ». C’est notamment le cas du goéland marin et du goéland argenté.
Enfin, du fait de ses activités, l’homme peut représenter un grand danger pour le macareux moine…
Statut actuel de l’espèce
Le poussin macareux est particulièrement vulnérable à la pollution lumineuse. Lorsqu’il quitte le nid, l’oisillon orienterait souvent son vol vers les lumières les plus proches (phares, lampadaires et autres éclairages urbains) au lieu de regagner l’océan en quête de nourriture.
Sans compter le braconnage dont pâtissent autant les jeunes macareux que les oiseaux adultes. Selon les estimations des ornithologues, l’effectif des macareux de Bretagne dans les années 1900 serait passé de 15 0000 spécimens à seulement une centaine… C’est de ce constat qu’est née la LPO, et son fameux logo, un macareux.
Aujourd’hui, en France, la chasse au macareux est heureusement interdite dans les Sept-Îles, devenue réserve naturelle quelques années plus tard.
Comment protéger le macareux moine ?
Protéger le macareux et son habitat est crucial pour assurer la survie de cet oiseau marin menacé. Voici quelques mesures de protection possibles :
- Protection de l’habitat de nidification : établir et maintenir des réserves naturelles ou des zones protégées là où les macareux moines nichent. Contrôler l’accès des visiteurs et des prédateurs, en particulier pendant la saison de reproduction.
- Contrôle des prédateurs : mettre en place des programmes de gestion des prédateurs (contrôle des espèces invasives qui pourraient menacer les œufs ou les oisillons).
- Éducation et sensibilisation : informer le grand public sur le rôle essentiel des macareux moines et autres espèces marines. Sensibiliser aux bons comportements.
- Gestion du tourisme : mettre en place des règlements dans les zones de reproduction des macareux. Limiter l’accès aux sites de reproduction pendant la saison de nidification.
- Recherche scientifique : mener des études pour mieux comprendre le comportement et les besoins des macareux moines afin d’élaborer des stratégies de conservation plus efficaces.
- Surveillance régulière : mettre en place des programmes de surveillance pour suivre la population des macareux.
- Restauration de l’habitat : participer à des projets de restauration de l’habitat côtier et éviter les perturbations humaines.
- Réduction des menaces marines : lutte contre les menaces marines telles que la pollution et la surpêche qui affectent les populations de poissons dont dépendent les macareux.
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