Soyez incollable sur le dragon de Komodo, cet impressionnant lézard géant aux allures de dinosaure !
Vous avez probablement déjà entendu parler du dragon de Komodo, ce gigantesque lézard aux airs de créatures préhistoriques. Beaucoup tendent à penser que cet animal a traversé les âges depuis l’ère des dinosaures. En fait, il n’en est rien. Même si les origines du dragon de Komodo sont véritablement très anciennes, cette créature, cauchemardesque pour certains, fabuleuse pour d’autres, appartient en réalité à la classe des reptiles. Portrait de ce rampant dont il ne reste aujourd’hui qu’une poignée d’individus.
Le dragon de Komodo, ce gros lézard des temps anciens
Histoire
Le dragon de Komodo est le descendant des varans apparus il y a 40 millions d’années sur le continent asiatique. Ces derniers ont ensuite vécu un temps en Australie, pour finalement migrer en direction de l’archipel indonésien grâce aux mouvements des plaques tectoniques. Par ailleurs, le grand reptile que l’on connaît à présent aurait vu le jour il y a 4 millions d’années.
Au cours de la prĂ©cĂ©dente pĂ©riode glaciaire, le niveau des ocĂ©ans s’est abaissĂ©, permettant Ă l’espèce de s’y dissĂ©miner. Une fois cette ère gĂ©ologique terminĂ©e, les dragons de Komodo se sont retrouvĂ©s pris au piège sur les diffĂ©rentes Ă®les qui composent aujourd’hui l’archipel indonĂ©sien.
Répartition géographique
Désormais, les seuls dragons de Komodo encore en vie se trouvent uniquement sur les îles de Gili Dasami, Gili Motang, Florès, Rinca et Komodo.
Caractéristiques physiques
Le dragon de Komodo, connu aussi sous le nom de varan de Komodo (Varanus komodoensis), est un varan, un lézard de grande taille dont la forme du crâne est triangulaire, le cou allongé et le bout de la langue, scindé en deux (on parle alors de langue bifide) à la manière d’un serpent.
Cet animal mesure généralement entre 2 et 3 mètres de long et pèse en moyenne 70 kg, mais les spécimens vivant en captivité peuvent atteindre une masse plus élevée. Le plus grand dragon de Komodo sauvage jamais observé arborait une taille de 3,13 mètres de long et pesait 166 kg. Un sacré morceau !
Pourtant, les spécialistes estiment que l’actuel dragon de Komodo serait une variété naine du Megalania, un varan de 6 à 8 m de long arpentant l’Australie à l’époque du Pléistocène (période s’étirant entre 1,5 million d’années et 40 000 ans avant notre ère). Les premiers aborigènes auraient d’ailleurs côtoyé ces lézards bien plus colossaux que nos dragons de Komodo.
Ces animaux ont une peau renforcée par des plaques osseuses qui les protègent des attaques. Ils ont également une longue queue, des mâchoires puissantes où sévissent des dents cannelées et une salive souvent teintée de sang en raison du tissu gingival qui cède dès le premier croc dans la proie. Leur langue est jaune, longue et fourchue, et leurs pattes se terminent par des griffes courbées.
Comportement
Le dragon de Komodo séjourne sur des territoires au climat sec et chaud, en général près des forêts et des prairies. Étant un animal à sang froid, celui-ci est principalement actif en journée, même s’il peut s’adonner à quelques activités une fois la nuit tombée. En outre, il préfère vivre loin de ses congénères, excepté pour se nourrir ou dénicher un partenaire sexuel.
La vitesse de pointe d’un dragon de Komodo avoisine les 20 km/h. Il est également habile en milieu marin, où il peut plonger jusqu’à 4,5 m de profondeur, et les jeunes spécimens savent même grimper aux arbres.
Quant à son alimentation, c’est très simple : il ne mange que de la viande. De temps à autre, ce carnivore peut décider de partir en chasse d’une proie bien fraîche, mais ses repas préférés restent les charognes.
Une espèce utilisant le phénomène de parthénogenèse
C’est grâce à l’observation au sein de plusieurs zoos que les chercheurs se sont aperçus d’évènements absolument fascinants : les femelles sont capables de donner naissance à des petits sans rapports sexuels. Appelée parthénogenèse, cette faculté permet à une femelle, lorsqu’elle ne trouve aucun mâle pour la féconder, d’assurer sa descendance.
Le processus se dĂ©roule en deux temps. En premier lieu, la femelle pond ses Ĺ“ufs non fĂ©condĂ©s dont il en ressortira seulement des mâles reproducteurs. Ă€ noter que sur une couvĂ©e issue d’une parthĂ©nogenèse, peu d’œufs contiennent un ĂŞtre vivant. Après quoi, ces mâles s’accouplent avec la femelle — leur maman donc — dont les petits seront cette fois soit d’un sexe, soit de l’autre. NĂ©anmoins, cette manière de se reproduire peut causer de sĂ©rieux problèmes de consanguinitĂ©, vu le peu de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique…
Statut actuel du dragon de Komodo
Malheureusement, comme bon nombre d’animaux terrestres, le dragon de Komodo est en danger. Il est classĂ© dans la catĂ©gorie « animal menacé » par la liste rouge de l’UICN. On compte actuellement environ 5 000 spĂ©cimens vivant en milieu naturel. Par ailleurs, la montĂ©e des eaux engloutirait un tiers de la surface de leur territoire.
Menaces pesant sur l’espèce
- Perte d’habitat : la dĂ©forestation due Ă l’expansion humaine, Ă l’agriculture et Ă d’autres activitĂ©s peut entraĂ®ner la perte d’habitats cruciaux pour le dragon de Komodo.
- Chasse illĂ©gale : bien que la chasse aux dragons de Komodo soit illĂ©gale, le braconnage fait toujours rage, dans le but d’une domestication ou de l’importation de trophĂ©es de chasse.
- Fragmentation des populations en raison de la perte d’habitat et autres activitĂ©s humaines, conduisant Ă une diminution de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique et des risques d’extinction.
- Introduction d’espèces exotiques : les prĂ©dateurs introduits et les concurrents exotiques peuvent menacer le dragon de Komodo.
- Maladies introduites par d’autres animaux ou humains.
- Changements climatiques : effets sur la distribution des proies, le rĂ©gime de tempĂ©rature nĂ©cessaire pour l’incubation des Ĺ“ufs et autres aspects de l’Ă©cologie du dragon.
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